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Made in Tunisia │ certifié 100% tunisien !

Made in Tunisia │ certifié 100% tunisien !
3 août 2010

Algériens en Tunisie, leur nombre est-il en baisse pour cette saison ? (vidéo)

Depuis quelques années, le nombre de touristes algériens a littéralement explosé en Tunisie. Avec quelques 1 million de visiteurs, ils sont désormais les 1ers clients des hôtels et autres professionnels du tourisme dans notre pays. Simplement, selon des chiffres publiés il y a quelques semaines, leur nombre serait en baisse pour la saison en cours. Nous avons voulu vérifier ce constat… sur le terrain. Méthode préconisée (sympathique mais pas du tout scientifique) : vérifier le nombre de voitures algériennes par rapport à celles tunisiennes à Hammamet, la station balnéaire du nord tunisien où nous avons profité de l’occasion pour jeter un œil sur les prix dans les restos ...


Hammamet: les algériens très présents et les prix assez abordables from Hamza BELLOUMI on Vimeo.

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1 août 2010

Made in Tunisia lance la vidéo. Hammamet : méduses en hausse, amour en baisse !

Hammamet: méduses en hausse, amour en baisse ! from Hamza BELLOUMI on Vimeo.

Désormais, avec les articles, vous aurez régulièrement des posts vidéo. Pour cette première, destination Hammamet (la fameuse station balnéaire tunisienne) ou j'ai fait certaines observations. 

31 juillet 2010

Les audelatiens ou... Taoufik Jebali et l'absurde !

 


affiches_les_audelatiens

Le théâtre de l’absurde !

Les audelatiens, dernière création de El Teatro a terminé son 1er cycle de représentation. Les 9 acteurs sur scène dirigés par le concepteur de la pièce et son metteur en scène Taoufik Jebali annoncent la couleur dès le début : « faute d’avoir une histoire, nous vous raconterons des histoires ». Cette phrase résume parfaitement ce travail, et Jebali fait bien de nous le dire car sa pièce est effectivement une succession d’histoires. Certaines sont très bien faites (claires et comprises par le public) alors que d’autres beaucoup moins. « C’est le théâtre de l’absurde », spécialité de Jebali, argumentent ceux qui ont constaté la déception de certains spectateurs étonnés par la succession d’histoires incompréhensibles, la très courte durée du spectacle (moins de 90 minutes) et surtout l’absence d’une fin.

La dernière pièce de Taoufik Jebali est elle un échec ?

Evidemment pas, elle garde de l’intérêt surtout dans la manière d’aborder certains sujets de société comme le phénomène facebook, le viol, la corruption, les droits de l’homme… mais cela n’en fait pas non plus une réussite. D’ailleurs, contrairement à ce que certains journalistes avaient (bizarrement) affirmé, tel que Mohsen Zoghlami (dans Assabeh du 5 juin), coté influence du public, Les au-delàtiens ne résiste pas à la comparaison avec l’œuvre Amnesia de Fadhel Jaibi. Cette dernière a affiché complet pendant plusieurs semaines alors que les représentations des au-delàtiens peinent souvent à dépasser les 200 spectateurs. En plus, selon nos informations, la pièce n’a été programmée dans aucun festival d’été.

Un pièce sauvée par la performance des acteurs

Cela dit, il est a signalé que la modeste qualité du texte et des histoires de la pièce a été sauvée par les performances des jeunes acteurs (Hatem Karoui, Yosr Galai, Afef Garchi, Dhouha Chaouch, Selma Ben Youssef, Mehdi El Kamel, Rita Laabidi et Issam Ayari). Faisant partie de ce groupe, Mehdi El Kamel, un ami que j’ai vu pour la première fois sur scène à l’occasion de cette pièce m’a agréablement surpris. Avec un visage ultra-expressif, une présence sur scène imposée par un effort physique intense, il a parfaitement incarné les rôles qu’il avait à jouer avant de quitter brusquement (mais discrètement) la scène après un accident causé par les barres de fer qui font office de décor.

Quelques jours après, avec quelques points de suture à la tête, EL Kamel a accordé à Made In Tunisia l’interview suivante :

 

 mehdi_el_kamel

Mehdi, commençons par les présentations ?

Mehdi El Kamel, comédien amateur. J’ai commencé à faire du théâtre cela fait maintenant 9 ans. J’ai débuté avec un groupe dirigé par Alberto Canova. Durant 2 ans, j’ai eu l’occasion de monter sur scène plusieurs fois et de faire des tournées de représentation en Tunisie. En 2005, de retour à Tunis après 3 années passées à Paris, j’ai rejoint le groupe de Taoufik Jebali. Notre dernière création  s’appelle « les au-delatiens ».

Présentez nous cette création.

Il s’agit en fait d’une palette de figures, car il faut savoir que le théâtre de Taoufik Jebali ne suit pas vraiment la structure théâtrale classique dans laquelle on trouve des rôles principaux et d’autres secondaires. Dans cette création, on peut me voir sous différentes facettes : du macho au débile en passant par le marginal… Il s’agit d’un ensemble de tableaux.

Vous avez eu il y a quelques semaines un accident sur scène en plein spectacle. Que s’est-il passé ?

Oui en effet, nous étions en plein spectacle et je devais me projeter en air. Or, sans faire attention aux éléments du décor, je me suis cogné la tête sur une barre de fer. On a du alors m’amener en urgence à l’hôpital pour passer une série d’examens et recoudre une infime partie de mon crane.

Seulement, et contrairement à ce qui a été dit dans certains journaux, le spectacle ne s’est pas arrêté et je remercie d’ailleurs mes collègues qui ont du enchainer et improviser en mon absence.

Mehdi, votre performance a été saluée par plusieurs spectateurs. Avez-vous d’autres projets en cours et qu’elles sont vos ambitions dans le domaine théâtrale ?   

Dans ce spectacle le défi était l’élément le plus important. Il a fallu y croire dès le départ car nous sommes partis de rien… et l’idée s’est développée au fur et à mesure pour donner vie après 7 mois de labeur à cette création. Cela explique l’implication, la concentration et la disponibilité de tous les membres de l’équipe. C’est ce qui nous a permis de vous présenter cette performance.

Pour ce qui est de nos futurs projets, nos continuons l’aventure avec Les au-delatiens. Actuellement, nous marquons un petit break qui s’est imposé après 2 mois de représentations.

Concernant mes ambitions, elles sont toutes modestes : je souhaite continuer à vivre des expériences théâtrales, à m’épanouir et à travailler dans le plaisir. Et puis pourquoi ne pas enrichir et développer mon expérience dans le domaine artistique. De toute façon, je reste ouvert à toute nouvelle expérience…

 

13 juin 2010

Tunisiana à vendre, M’zali hospitalisé, mariages dans les prisons tunisiennes… et plus encore dans "une semaine en Tunisie"

 

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Nouveau rendez-vous hebdomadaire. Je vous propose de découvrir l’essentiel de l’actualité en Tunisie durant une semaine à travers les articles des journaux.

Ci-dessous notre choix pour la semaine du 7 au 13 juin 2010…

 

Tunisiana à vendre

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Mohamed M’zali hospitalisé d’urgence

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Mariages en prison

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La prison pour les parents qui « frappent » leurs enfants

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Nouvelles dispositions relatives au service militaire en Tunisie

  

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Le point sur les accidents de la route en Tunisie

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Terrible accident à Al Haouaria !

  

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Politique du planning familial : en 50 ans, une contradiction nécessaire !

Acte 1

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Acte 2

planning_familial_12_06_2010

 

Bourguiba opposé au contrôle de la virginité, « une tradition archaïque et barbare ».

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22 mai 2010

A la découverte des banlieues et quartiers de Tunis avec Chedly El Okby

 

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Dans son deuxième livre « Paysages d’automne », Chedly El Okby livre un ensemble de nouvelles et un mini polar où la ville de Tunis et ses banlieues sont le théâtre principal des événements. Ces derniers d’ailleurs se déroulent aussi bien dans la Tunisie des années 1950 que celle de nos jours.

Made In Tunisia vous propose, sur trois livraisons, la découverte de trois des sept nouvelles qui composent le deuxième chapitre de ce livre.

 

Le monde des abeilles

 

Après avoir traversé le rue de la Commission, nous bifurquons à droite pour pénétrer un peu plus loin, après un terrain vague, dans le fameux Souk El Blat, spécialisé dans les plantes et les herbes médicinales.

Mon ami espère y trouver le remède miracle qui viendra définitivement à bout d’un rhumatisme tenace lui enserrant le cou et la cage thoracique dans un corset de fer et lui interdisant tout mouvement brusque. Il a pris l’habitude d’incriminer l’humidité de la mer insidieuse et invasive dès l’automne. Sa maison, située sur une falaise escarpée de La Corniche, est aux avant-postes en quelque sorte.

Petit et gros, Mehdi ressemble à une boule de graisse sur laquelle on aurait greffé une autre boule pour le ventre. Quant il est debout, on a l’impression qu’il est sur le point de perdre l’équilibre et de basculer tout entier dans le vide. Malgré ce handicap de poids, il est doté d’une vélocité surprenante, peu commune.

Nous entrons dans la première boutique rencontrée. Deux hommes sans âge, portant des lunettes aux grosses montures grossières et sans gout, nous accueillent assez froidement. L’endroit est humide et mal éclairé. Une odeur de fleurs séchées et de vieux thé oublié dans une théière depuis longtemps flotte dans l’air. Les plantes et les herbes sont accrochées en touffes sur les murs, sans ordre ni indication quelconque.

Mehdi se hasarde à leur expliquer son problème et le genre de remède qu’il recherche. Ils répondent à l’unisson qu’ils n’ont pas pour le moment ce type de produit. A voir leur mines réjouies, on se prendrait à croire que le principal talent des commerçants du souk est d’éconduire le chaland et de ne jamais lui procurer la marchandise désirée. L’un d’entre eux nous indique l’échoppe d’un fameux guérisseur un peu plus haut dans la même rue.

- Les gens viennent de partout pour soigner leurs rhumatismes, nous affirme-t-il sans sourciller, et même de la campagne lointaine, ajoute-t-il.

Nous nous dirigeons donc vers une bâtisse aux volets clos, aux murs écaillés, à l’aspect abandonné et triste.

Quand nous pénétrons dans l’étroit corridor, une meute de chats occupés à crever les sacs-poubelles en plastique, s’enfuit apeurée.

Dans la pénombre, nous gravissons à la hâte un escalier en maçonnerie sans rampe de sécurité. Nous apercevons enfin une faible lumière au niveau du deuxième étage. Par chance la porte d’entrée du cabinet est restée ouverte et nous nous engouffrons avec joie dans une antichambre bondée. Les patients sont assis un peu partout sur des canapés dépenaillés, des fauteuils au tissu troué, des chaises bancales, certains sont carrément accroupis par terre, d’autres debout. Ils paraissent fatigués et comme venus de très loin. Lorsque l’infirmier apparaît, nous lui demandons le genre de traitement utilisé.

- C’est selon la maladie elle-même, répond-il laconiquement avec beaucoup de mystère dans la voix et dans les yeux.

Arrive le tour de Mahdi. Il est introduit dans une vaste pièce avec un grand lit sur le coté.

Le guérisseur, in homme de grande taille et au visage austère le reçois sans chaleur excessive. Il lui demande de quoi il souffre.

- De rhumatisme particulièrement rétif lui répond Mehdi.

Ce dernier l’interroge sur le traitement qu’il compte utiliser :

- Vous verrez, il vous fera oublier la douleur des rhumatismes pour un bon bout de temps, fut sa réponse.

- Mais encore, questionne Mahdi agacé, il sera à base de quoi ?

- Ca serait très long à vous expliquer. Pour le moment, contentez-vous de vous déshabiller  entièrement, en gardant votre caleçon, et allongez vous sur le ventre sur ce lit là-bas. En attendant, je vais chercher la lotion.

Il sort précipitamment sans regarder Mehdi, pour ne pas avoir à affronter l’expression dubitative et inquiète de ses yeux. Ce dernier finit quand même par s’exécuter, tant est grand l’ascendant des guérisseurs sur l’humanité souffrante et désespérée. De retour avec la lotion, il le trouve sagement étendu sur le lit, telle une victime prête au sacrifice. Il entreprend alors de masser avec un liquide sentant bon la fleur d’oranger. Au bout d’un certain temps, le massage commence à produire ses effets et Mehdi se sent graduellement envahi par un bien-être étrange et une envie de dormir quasi irrésistible. C’est ce moment que choisit le guérisseur pour se diriger vers un coin de la pièce, caché par un rideau de toile jaune. Il le tire, puis va ouvrir la petite porte d’un caisson en bois qui n’est autre qu’une ruche. Mille abeilles, excitées par l’odeur de la fleur d’oranger, sortent en masse et s’abattent frénétiquement sur le dos du malheureux malade. Lorsqu’il réalise ce qui lui arrive, il est déjà trop tard et son corps n’est plus qu’un tas de chair endolorie, martyrisée, percée de mille piqures douloureuses.

En effet, ses rhumatismes, comme par enchantement, ont complètement disparu et pour cause. Il comprend alors que le guérisseur a affaire à une clientèle crédule d’origine rurale dans sa majorité, que les remèdes les plus extravagants et les plus cruels rendent encore plus soumise et admirative.

Au moment de partir, le guérisseur lui présente la facture : trente dinars pour la visite, dix dinars pour le massage, dix dinars pour la lotion de fleurs d’oranger et les abeilles.

- Je mérite bien mes honoraires, dit-il d’un enjoué et sur de lui-même ; je suis certain que vous avez déjà oublié vos rhumatismes.

C’est alors que Mehdi lui décroche un terrible coup de poing à la mâchoire qui le fait trébucher. Four de douleur et tâtant le bas de son visage tuméfié, il lui demande pourquoi. Mehdi d lui répondre :

- Vous m’avez certes fait oublier mes rhumatismes avec vos piqures d’abeilles, je vous rends la pareille et essaie de vous faire oublier vos honoraires par ce coup de poing bien mérité !

  

Nouvelle suivante : Une vengeance de P…

 

 

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3 mai 2010

Facebook au service de l’intégrisme ?

 

Une campagne sans précédent attestant d’une dérive dangereuse de l’utilisation d’internet en Tunisie. De quoi s’agit-il ? de la récente  guerre livrée sur Facebook par un groupe d’extrémistes tunisiens contre certaines personnes jugées athées, trop libérales, homosexuelles ou même laïques. En première ligne de mire : personnalités tunisiennes, intellectuels et blogueurs critiquent vis-à-vis du discours religieux en général et de celui extrémiste en particulier. L’objectif est simple : éliminer tout ce beau monde du réseau social le plus célèbre en Tunisie !

facebook_integrisme

Comment facebook est devenu une arme aux mains d’illuminés tunisiens ?

Que signifie l’existence de tels groupes en Tunisie ?

Eléments de réponse avec Saloua Charfi de Réalités et Nizar Bahloul de Business News.

 

saloua_Charfi

La semaine dernière, le réseau tunisien sur facebook avait l’air d’un pays dévasté par un attentat terroriste particulièrement meurtrier. Pour certains c’était le 11 Septembre du Net. 

Et de fait des cyber-terroristes ont frappé fort en faisant disparaître 200 profils 
de “mécréants”.

Ceux qui étaient menacés se sont virtuellement barricadés, qui en désactivant momentanément son compte, qui en limitant ses interventions aux amis seulement, réduisant dramatiquement de ce fait le champ de communication.
Obama venait juste de décider de se débarrasser du cauchemar nucléaire qui n’est plus efficace contre les armées irrégulières et les armes chimiques, et des “moudjahidin du Net” viennent de confirmer la justesse de son acte en lançant ce qu’ils appellent le “Djihad sur Internet”.

« Yes we can »

Leur djihad consiste à décapiter la pensée en utilisant une arme chimique virtuelle qu’ils ont baptisée “insecticide”, muselant ainsi ceux qui ne sont pas de leur avis. 

Un de leurs slogans est emprunté à Obama (« yes we can »), mais aussi à une célèbre expression d’Hitler qu’ils appliquent à leurs adversaires : « Nous aurions pu tuer tous les athées mais nous avons laissé quelques chiens en vie pour que les gens sachent pourquoi nous les avons exterminés ».
Ils se présentent en outre comme les héritiers des siècles des Lumières.
Les deux groupes dénommés “ insecticide Facebookéen”, (moubid hachari en arabe) et “Chaise électrique”, ne comptent pas beaucoup de fans, moins de 800, mais ils sont efficaces : les profils jugés ennemis sont désactivés à une incroyable vitesse. Les deux groupes se réjouissent de leurs attentats qu’ils revendiquent et les exhibent fièrement sur leur page comme des trophées de chasse, en promettant de poursuivre leur nettoyage macabre.

Un terrorisme pan-arabe

Les internautes ont ainsi vécu la semaine passée la mise à mort de plusieurs personnages virtuels connus par leur intense activité et surtout par leur dénonciation du discours misogyne de certains cheikhs et chaînes de télévision arabes des plus conservateurs. 

Des profils, des blogs et des sites se sont envolés comme par enchantement sous le regard incrédule de leurs fans et parfois de leurs propres propriétaires dont certains, disposant de deux profils, ont pu même assister en direct à leur propre mise à mort.

C’est ce qui est arrivé par exemple à notre confrère Khémais Khayati par deux fois en l’espace de deux jours. 

Massir, une jeune femme cadre supérieur, très active et très connue sur le Net, a vu aussi son compte désactivé une première fois. Elle ouvre un autre compte l’après-midi même. Ce deuxième compte est encore une fois désactivé en à peine quelques heures ! Cette dame était en pleine campagne de bénévolat au profit de l’Association Tunisienne des Sourds Muets et grâce à ses 1.600 amis sur la Toile elle a réussi à mobiliser un nombre important de sympathisants, car le système d’information sur facebook permet une progression géométrique en quelques minutes. Elle a même réussi à obtenir des dons et à mobiliser des sponsors. 

Notons que cette guerre contre la liberté d’expression a un caractère pan-arabe, car au même moment des groupes égyptiens ont donné l’alerte. Ainsi la page égyptienne consacrée à la défense des droits des femmes a été désactivée. Les administrateurs créent aussitôt une autre et les sympathisants se hâtent pour se réinscrire. Une bloggeuse tunisienne connue nous apprend avoir déjà été visée par des extrémistes égyptiens. Ceux-ci lui avaient déjà piraté ses comptes en juillet 2008. Aujourd’hui, elle revit l’expérience avec une nouvelle vague “d’obscurantistes tunisiens”. 

‘Des esprits lumineux’ 

Comment se décrivent ces censeurs ? Et comment se présente leur discours ? Ces brigades virtuelles de la mort annoncent “la bonne nouvelle” à ceux qui viennent prendre un bol d’air sur Internet. Désormais, et selon leur propre expression : “Les laïques, les athées, les homosexuels, les féministes qui sont l’autre face de l’islamophobie, ceux qui ont mis la photo de Bourguiba pour commémorer les dix ans de son décès et qui sont donc des francophones laïques, ceux qui se déclarent d’origine amazigh donc anti-arabes, ceux qui encouragent les relations sexuelles en dehors du cadre du mariage et ceux qui appellent à la normalisation avec Israël, doivent disparaître de la surface virtuelle». 
Ils ont ajouté à leur liste le groupe des Juifs tunisiens, les personnes qui n’affichent aucune tendance religieuse qu’ils appellent “ les hypocrites ”, une référence religieuse, et enfin ceux qui, sans avoir toutes ces “tares”, osent dénoncer leur pratique.

Les auteurs des attentats prétendent ni plus ni moins « agir au nom de Dieu et de la patrie ». Il s’agit bien entendu de l’Islam tel que compris et interprété par “la chaise électrique” et autres “insecticides”. Des dénominations qui donnent froid dans le dos et qui rappellent les fours crématoires et les chambres à gaz nazis. La connotation nazie de leur discours ne s’arrête pas là. Ils prétendent attaquer «les profils de ceux qui portent préjudice à une Tunisie musulmane arabe et hétérosexuelle ». Un internaute ironise en rétorquant : «Aujourd’hui, comme dans l’Allemagne d’’Hitler où il fallait être un bon Aryen, dans la Tunisie de ces illuminés, il faut être un bon Tunisien arabo-musulman». 
Et de fait, ils affirment, sûrs d’eux-mêmes : « Nous ne sommes pas intolérants mais nous défendons la patrie. Vous attaquez les valeurs d’identité du pays qui font l’unanimité des Tunisiens et vous pleurnichez sur la liberté d’expression. Une liberté contraire à la loi et à la Constitution. » 
Ils se présentent en outre comme des esprits fins issus directement des siècles des Lumières: « Parler d’une guerre entre obscurantisme et modernisme est loin de la réalité », précisent-ils à l’adresse de leurs détracteurs.

« Nous ne sommes pas obscurantistes puisque nous sommes des savants très intelligents (sic) ». La preuve de leur assertion est que : « Le créateur de la page est un ingénieur en informatique maîtrisant tous les tenants et aboutissants de facebook. » Ils ajoutent que : « Ces jeunes Tunisiens sont plus nombreux que vous, plus forts et surtout plus intelligents. En maitrisant parfaitement l’outil informatique, ils sont parvenus à vous mettre hors circuit». Assimilant ainsi leurs lumières à la célèbre devise “science sans conscience n’est que ruine de l’âme”. 

 Discours d’une rare violence

Sur la page qui donne des informations personnelles sur les internautes “nuisibles”, le discours est d’une rare violence : “chiens” “prostitués” “insecte”, “animal” “koffars” (mécréants), “traîtres”, “bâtards”, “vous allez rôtir en enfer”, “Pas de discussion avec les bandits et ceux qui insultent notre religion”, “tapez fort sans pitié”… 

Ce qui est inquiétant c’est qu’ils possèdent des informations personnelles sur certaines personnes. Combien de temps cela prendra-t-il avant que ça ne se transforme en agression physique ? 

Comment ça fonctionne ?

Ils prétendent que « Ça demande tout de même de la ruse et un certain savoir-faire» et que : « On doit être fier de ces jeunes Tunisiens » 
Malgré leurs fanfaronnades, la chose ne nécessite pas l’intervention d’un génie.
Cela ressemble plutôt à un jeu d’enfants, et c’est là où le bât blesse. Pour désactiver un profil sur facebook, il suffit qu’un groupe assez consistant en nombre dénonce un profil en l’accusant de racisme, de prosélytisme ou d’incitation à la haine, pour que celui-ci soit suspendu. Et cela, sans vérification aucune. Ces illuminés, qui annoncent sans ciller qu’ils sont investis d’une mission divine, profitent donc tout simplement d’une faille dans le système de facebook.

Pour les blogs et les sites, le protocole est différent, ils piratent les comptes dont le mot de passe n’est pas très robuste. Ce n’est pas non plus sorcier. On trouve aujourd’hui des enfants parmi les cybercriminels.

Une Cour pénale virtuelle

Ils font dans la dentelle… enfin presque. Le processus de radiation est plutôt sinistre. On commence par la dénonciation de ceux qu’ils estiment être différents d’eux. Une “liste noire”, selon leur expression, est ouverte. Chacun peut y dénoncer toute personne qui d’après lui “porte préjudice à la nation et à la foi”. Une fois leur tableau de chasse garni, un procès est lancé. Il se déroule au sein d’une Cour virtuelle créée à cet effet. Sur la page de cette Cour vous pouvez d’abord choisir le procès à suivre. Les procès sont dûment numérotés. On commence par lire le procès-verbal et constater les preuves en cliquant pour voir des articles, analyses, commentaires et photos “accablant l’accusé”. Enfin vous pouvez prononcer votre jugement en cliquant sur un bouton qui ne sert qu’à confirmer la culpabilité. Il n’existe évidement pas de moyen de défense ou de recours pour les accusés. Une fois le processus de jugement achevé, on passe à l’exécution, en faisant tout simplement disparaître le profil ou le blog du criminel d’opinion. 

La mise à mort est expliquée, schéma à l’appui, aux amateurs de la censure sous le titre : “Comment dénoncer ces criminels”. On indique pour ce faire deux pages pleines de profils à éliminer, et on précise qu’il suffit juste d’écrire à la direction de facebook et de les signaler comme étant de faux profils. Puis le profil, sitôt désactivé, est exhibé en trophée. Les victimes ont une étrange sensation d’exécution virtuelle !

Du fil à retordre

Ces attentats ont donné du fil à retordre aux victimes, mais ils ont eu au moins le mérite de créer une solidarité entre des personnes qui paraissaient différentes et se chamaillaient sans cesse. Des conseils et recettes d’apprentis sorciers fusent : «Utilisez un mot de passe à rallonge, sans sens dans aucune langue, avec des chiffres, des lettres, des majuscules, des minuscules... » 
« Pour ceux qui ont perdu leur compte il faut envoyer un message aux administrateurs de facebook avec un lien vers cette page. C’est comme ça que j’ai récupéré le mien, mais il faut être agressif et menaçant (pas grossier) sinon ils ne vous prennent pas au sérieux et vous demandent de justifier votre identité. Ceci dit, ils mettent un peu de temps à répondre »

 Guerre civile virtuelle

La réaction des internautes tunisiens a été rapide. Bochra Belhaj Hmida, dont le profil est menacé puisqu’elle est féministe, a lancé une campagne de dénonciation.
Certains se contentent d’exprimer leur chagrin ou leur révolte : « Que c’est triste...! Nous sommes tous en liberté provisoire.. »

« C’est choquant révoltant ! Quelle est cette Tunisie qu’on aura dans quelques années ? C’est effrayant » D’autres estiment que c’est leur faute parce qu’ils sont trop tolérants, trop permissifs, trop respectueux...”

On dénonce ce “terrorisme intellectuel” avec les mots de Albert Einstein: «Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. » 
Une internaute annonce qu’elle a «envoyé un long mail à différents médias français et tunisiens pour expliquer cette affaire, j’en ai envoyé quarante en tout et encore ce matin à un ami journaliste qui vit en Italie, j’espère que ça aidera » D’autres, plus pratiques, appellent à croiser le fer : « ils ont les moyens parce qu’ils sont organisés et nous au lieu de bouger on ne fait que constater les dégâts et contester virtuellement ! AGISSONS ! MOBILISONS-NOUS en créant un contre-réseau! Il faut riposter avec la même arme! Demandez à tout le monde de signaler cette page ».


C’est ainsi qu’un insecticide contre les “ikhwanjia” a vu le jour. Il a réussi puisque “ les ennemis ” ont été obligés de créer “ insecticide 2 ” pour remplacer la défunte bombe sale. Une guerre civile virtuelle se dessine donc à l’horizon. La cyber délinquance est ainsi mise au service de “ l’Islam ”. Encore un mot péjoratif associé à l’Islam qui ne manquera pas d’entacher son image déjà ternie par ceux-là mêmes qui prétendent le défendre.
Au-delà du massacre, le geste est en lui-même hautement symbolique et fort clair. « Il n’y a de pensée que la nôtre », tel est traditionnellement le principe fondamental des racistes, dictateurs, misogynes et autres oppresseurs. 
Enfin, ceux qui ont parié sur la Toile comme moyen d’expression et de débat plus commode que d’autres espaces, viennent de découvrir qu’Internet ne constitue pas la panacée contre le mal de la pensée unique. La Toile n’étant finalement que le reflet de la réalité, chaque peuple a ainsi la Toile qui le représente.

 

Source : Réalités, n° 1269 du 22 au 28/04/2010 pp. 26-29

 

Nizar_Bahloul

Ils s’appellent Extravaganza, Massir, Bin El Wedyène ou Arabasta. Sur le net, on aime leur blog. Sur le réseau social Facebook, on adore leurs "posts". On ne connaît pas les personnes qui se cachent derrière des pseudos, mais peu importe la personne, tant qu’on apprécie ses écrits et qu’on partage ses idées. 

De ces écrits, de ces idées, on retiendra qu’ils appartiennent à des Tunisiens ordinaires qui partagent et « militent » pour des valeurs universelles : liberté, respect, civisme, égalité, justice…


Depuis quelques jours, ces blogueurs-facebookers subissent un harcèlement permanent de la part de quelques facebookers anonymes qui militent pour des valeurs qui leur sont communes : islamisme, conservatisme, antisionisme, antijudaïsme, anti-athéisme, anti-laïcisme, antilibéralisme, anti-occidentalisme… 
Comment des facebookers tunisiens attaquent-ils d’autres facebookers tunisiens ?

 Le comment est dû à une particularité dans le système de fonctionnement du réseau social. Dès qu’un important nombre de personnes dénonce une page, un groupe ou une personne, les robots ou les administrateurs de Facebook retirent la page ou le groupe dénoncés. La décision est justifiée puisqu’il s’agit de lutter contre la nudité et la pornographie, les faux profils, les discours racistes incitant à la haine, la cyber intimidation, les menaces etc. 
Les robots agissent en fonction du nombre de dénonciations reçues et c’est la loi du nombre qui prime.

Ce qu’on peut appeler faille a été détecté par ces facebookers anonymes qui ont réussi à signaler en masse tout Tunisien dont le profil ou les "posts" affichent des idées laïques, athées, agnostiques, trop libérales etc. Grâce à une extraordinaire capacité de rassemblement, ces facebookers ont réussi leur mission puisqu’ils étaient en surnombre pour signaler, abusivement, des abus. 
La manœuvre a été, par la suite, élargie aux facebookers tunisiens qui affichent leur homosexualité, des photos un peu trop dénudées etc. Et ces anonymes fonctionnent en masse puisque des groupes ont été crées pour dénoncer ces Tunisiens (qualifiés de traitres) athées, laïcs, juifs etc. Leurs slogans : des insecticides et une chaise électrique pour « lutter » contre les « mécréants ».

 Pas moins de 120 profils (au moins) ont été désactivés par Facebook, la semaine dernière, parmi lesquels figurent les profils d’un journaliste, d’une animatrice télé et celui d’une bloggeuse culinaire qui a mis en ligne une recette basée sur la viande de porc. 

C’est la débandade totale ! Les uns crient « scandale », les autres crient « victoire ». Les uns crient à la liberté de parole, les autres crient à la parole de Dieu. Les uns disent que la liberté d’expression est garantie par toutes les lois et tous les traités, les autres répliquent qu’il ne saurait y avoir d’expression critiquant la parole divine et de loi contraire à la loi de Dieu. Et que dit la Loi de Dieu ? Que les athées, laïcs et autres « vermines » doivent être exterminés ! 

Nous y sommes ! Merci Facebook ! Grâce à toi, voilà qu’on découvre au grand jour des Tunisiens capables de menacer d’autres Tunisiens d’extermination ! Le terme renvoie directement à Adolf Hitler. Ça ne vous rappelle rien ? Passons ! 

Si on les laisse faire, et si nous dépassons Facebook, la Tunisie pourrait ressembler au Liban des années 1980, de l’Algérie des années 1990 ou de l’Irak des années 2000. Alarmiste ? Nullement ! Quand il s’agit de défendre ses idées (ou celles qu’il croit être celles de Dieu), un obscurantiste est aveugle et n’a point de respect pour la liberté d’opinion des autres. 
A ces obscurantistes, Facebook a offert une tribune. Ils en rêvaient depuis des années. Qu’en ont-ils fait de cette tribune ? Des groupes appelant à la haine entre les citoyens d’un seul peuple.

Sous prétexte de défendre une Tunisie puritaine et musulmane (bien qu’elle n’ait jamais été et ne sera jamais 100% musulmane), quelques individus sont arrivés à menacer leurs concitoyens d’extermination. Ils sont carrément passés à l’acte en essayant et réussissant à faire taire ces voix aux valeurs contraires aux leurs. Le risque de voir les actes virtuels devenir réels n’est pas minime. 
Loin de Facebook, dans la vraie vie, les uns et les autres vivent à visage découvert, sans pseudo et sans possible anonymat. Dans cette vraie vie, en Tunisie, il est interdit de porter le niqab dans la rue et le voile dans les administrations. Dans cette vraie vie, en Tunisie, le naturisme est interdit sur les plages et les tenues décentes sont exigées dans les administrations. 
Dans cette vraie vie, en Tunisie, il n’est pas possible de crécher toute la journée dans la mosquée, ni de siroter sa bière sur la terrasse d’un café. 
Un consensus est imposé pour que la société puisse vivre en paix, en toute quiétude. Sans que les uns ne choquent les autres par leur nudité ou leur niqab. Sans que les uns ne choquent les autres par leur islamisme obscurantiste ou leur athéisme éblouissant. 

Certes, ce consensus prive les uns et les autres de leurs petites libertés. Mais ce consensus garantit à tous les Tunisiens (quelles que soient leur religion et leurs croyances) une vie paisible de citoyens.

 Mais sur Facebook, il n’y a pas de consensus, c’est la loi de la majorité qui prime. Et voilà la conséquence : quelques individus qui, se trouvant en surnombre, ont réussi à ôter la liberté de pensée à leurs concitoyens minoritaires. 
De là à dire que la liberté devient dangereuse dès lors qu’elle est entre les mains de personnes aux idées obscurantistes, il n’y a qu’un pas. 
De là à espérer que l’appareil « officiel » de la censure passe par là pour faire taire, de force, les obscurantistes, il n’y a qu’un pas. 

De là à conclure qu’il vaudrait mieux, pour ces gens-là, une dictature éclairée, plutôt qu’une démocratie modérée, il n’y a qu’un pas. Triste constat !

 

Source : Business News.com.tn

 

 

30 avril 2010

Orange Tunisie : pas d’iPhone au lancement et une campagne publicitaire « piquée » par la concurrence ?

 

On nous avait promis une campagne de pub jamais réalisée en Tunisie, la commercialisation exclusive de l’iPhone et un lancement au début 2010. Or, à quelques jours seulement du lancement d’Orange Tunisie, il n’en est rien !

 

D’abord, le lancement (prévu au début de l’année) à été reporté plusieurs fois pour avoir lieu finalement le 5 mai. Ensuite, la campagne de pub s’est limitée (pour l’instant ?) à du teasing accompagné par le lancement d’un site internet à partir duquel Orange invite ses futurs clients à réserver leurs numéros !

Site_Orange_TN

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Enfin, pour ce qui est de la commercialisation de l’iPhone, il est pratiquement sur que Orange Tunisie ne figure pas (jusqu’à la dernière mise à jour effectuée au début de l’année) sur la liste des sociétés autorisées par Apple à commercialiser les iPhones.  

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Malgré cela, quelques jours avant son lancement, Orange Tunisie a fait parler beaucoup  d’elle : partout dans les rues tunisiennes, plusieurs boutiques ont été repeintes des couleurs de la marque, qui, semble-il, n’a pas hésité à se rapprocher des revendeurs Tunisiana et à leur offrir des formules de partenariats « plus intéressantes » afin de les voir intégrer son circuit de distribution !

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Mais le plus grave pour Orange Tunisie pour l’instant est sans doute la campagne de pub « Ahla » que vient de lancer Tunisie Télécom. En effet, suite à la circulation sur internet des photos des pack GSM d’Orange (offert par la marque aux collaborateurs de la société dans le cadre de son programme de test interne), où l’on voit bien le 1er slogan publicitaire d’Orange : Ahla, Bonjour, Hello (dans une bulle en orangé), la surprise a été grande de voir Tunisie Télécom se rappeler (soudain) de sa vieille offre Ahla et lancer une vaste campagne d’affichage avec Ahla (entouré d’un cercle). La ressemblance avec l’offre d’Orange est flagrante !! Jugez par vous-même :

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Le mot désigne une technique de vente attirant le spectateur par un message publicitaire en plusieurs étapes. 

 

8 avril 2010

Doc à Tunis 2010: des salles de cinéma pas au rendez-vous, un film interdit au moins de 18 ans et toujours un grand plaisir !

 

doc_a_tunis_2010__3_Les rencontres internationales du film documentaire se sont achevées le dimanche 4 avril (tard dans la soirée suite à la projection de 2 films en clôture). Cet événement désormais incontournable de la scène culturel tunisienne a connu au cours de sa 5ème édition plusieurs moments forts.

Avec la subjectivité qui caractérise le choix personnel, je vous propose de revenir sur quelques uns de ces moments forts…

 

Doc à Tunis… interdit au moins de 18 ans !

L’un des moments forts de cette édition fut la programmation du film « les travailleuses du sexe » du cinéaste Jean Michel Carré. Prenant la parole avant la projection du documentaire le samedi 3 avril au 4ème art, Sihème Belkhodja, annoncera que le ministère de la culture considère que le visionnage du film en question devrait être interdit au moins de 18 ans ! C’est alors qu’elle demande gentiment et avec une grande habilité et diplomatie aux jeunes de moins de 18 ans de quitter la salle « je ne ferai aucun contrôle, je vous fais entièrement confiance. Je sais que vous aimez le doc et que vous ferez tout pour le préserver. Si des jeunes âgés de moins de 18 ans regardent le film ce soir, il y a un risque que le ministère nous retire notre visa pour l’organisation des rencontres. » Suite à ces paroles, beaucoup de jeunes vont quitter la salle. Applaudissements du public et remerciements de Sihem Belkhodja à ces mineurs.

Après la projection du documentaire en question, un débat très intéressant animé par la directrice aura lieu. Et on ne tardera pas à évoquer les questions de la prostitution, l’homosexualité… en Tunisie avec des juristes, des sociologues et des étudiants qui prendront la parole spontanément pour participer au débat.

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Des salles de cinéma absentes

Sihème Belkhodja, directrice du Doc est revenu dans une interview accordée à Achourouq du 6 avril sur un grand point noir de la 5ème édition des rencontres. Il s’agit de l’absence remarquée des salles de cinéma puisque –comme nous l’avons déjà signalé- les rencontres de cette année se sont déroulées dans 3 espaces uniquement (Théâtre municipal, 4ème art, Ibn Rachiq) alors que d’habitude les films étaient aussi projetés dans plusieurs salles. Sihème Belkhodja attribut la responsabilité de cette absence aux salles qui se sont désistées en dernière minute en refusant de participer au doc même contre rémunération (!) puisque la directrice nous informe qu’il été question de louer ces salles.

 

Une première pour le ministre de la culture et de la protection du patrimoine

Le ministre de la culture et de la protection du patrimoine Mr Abd Raouf Basti été présent pour la première fois lors de l’ouverture du Doc à Tunis le 1 avril, une ouverture exceptionnel qui s’est déroulée dans deux espaces (le Théâtre municipal et l’espace 4ème art) en raison de l’affluence des spectateurs. Hichem Ben Ammar a projeté son nouveau film « Un conte de faits » à l’ouverture et a surpris le public en invitant sur scène l’enfant prodige, héro du film, longuement applaudit par le public.

 

Photos du Doc 2010

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28 mars 2010

Doc à Tunis: une 5 ème édition moins riche mais... soyons au rendez-vous !

 

Une édition moins riche que d’habitude !

doc_a_tunis_sur_facebookLa 5ème édition du Doc à Tunis se déroulera du 1 au 4 avril prochain. La fête du documentaire en Tunisie est devenue un rendez-vous incontournable pour les amoureux de ce genre de films.

Pour la 5ème édition, plus de 60 films représentant 23 pays seront proposés au public (Tunisie, Maroc, Algérie, Palestine, Jordanie, Irak, Liban, Egypte, Syrie, Sénégal, France, Autriche, Italie, Pays-Bas, Portugal, Belgique, Pologne Danemark, Espagne, Finlande, Etats-Unis, Australie et Chine).

Porte drapeau du documentaire des pays du sud, « voix du regard » souhaite développer son ancrage méditerranéen avec une journée Méditerranée organisée en collaboration avec la chaine franco-allemande Arte.

D’autre part, les rencontres font la part belle aux documentaires arabes avec plus de 30 films venants de pays arabe.

 

Questions sur le public

Depuis son lancement, la conceptrice et directrice du Doc à Tunis, la sulfureuse Sihem Belkhodja a choisi de réconcilier le tunisien avec le cinéma en général et le documentaire en particulier à travers un accès gratuit à ces rencontres.

sihem_belkodjaSeulement, ce concept commence à s’essouffler. En effet, nonobstant, les 125 000 spectateurs qui ont participé à l’édition 2009, les Doc de cette année souffrent de deux handicaps : d’abord, il semblerait que plusieurs salles de cinéma n’ont pas souhaité participer à cette 5ème édition (à cause de la gratuité ?) Résultats : de 5 espaces de projection l’année dernière, nous passons cette année à seulement 3 espaces (Théâtre municipal, 4ème art, et Ibn Rachiq). Ensuite, le nombre de films participant est lui aussi en baisse : malgré son importance (60 films pour 3 jours), on est loin des 75 films projetés lors de la 4ème édition.

Dans ces conditions et face à ce recul (dans le nombre de salles et le nombre de films) connaitrons nous aussi un recul de spectateurs ?

Cela n’est sans doute pas souhaitable. Affaire à suivre.

En attendant il faut rappeler que l’accès à ces rencontres est gratuit, et qu’il suffit de retirer les invitations (surtout pour l’ouverture jeudi 1 avril à 20.30 et la clôture dimanche 4 avril à 19.30) au Théâtre municipal et l’espace Ness el Fen. Vous pouvez aussi contacter le 99 496 222 ou 99496203 pour avoir vos invitations.

 

Rendez-vous au Doc et bon visionnage !!

doc_a_tunis_sur_facebook

 

21 mars 2010

La Presse tunisienne s’attaque à Eric Zemmour !

 

Eric_ZemmourEric Zemmour, journaliste éditorialiste au Figaro Magazine et chroniqueur célèbre de l’émission « On n’est pas couché » de Laurent Ruquier sur France 2 crée le buzz en permanence avec des petites phrases assassines et des prises de position de plus en plus racistes. Ce qu’il écrit et ce qu’il dit est souvent objet de controverses et de polémiques.

Nouveauté, les vagues permanentes d’indignation face à certaines de ses prises de positions ont dépassé le cadre des médias français pour trouver des échos chez nous en Tunisie.

Soufiane Ben Farhat, journaliste à « La Presse » (le quotidien le plus vendu en Tunisie les dimanches avec plus de 100 000 exemplaires)  vient de consacrer dans l'édition du dimanche 21 mars du journal un article critique sur les « sorties loufoques » de Zemmour.

Lorsque La Presse tunisienne critique Eric Zemmour, cela donne l’article suivant…

 

 

 

Zemmour et les vieilles lunes d’extrême droite

Par : Soufiane Ben Farhat 

 

 

la_Presse_vs_ZemmourDepuis des années qu’on subit ses sorties loufoques. Eric Zemmour a des abcès de fixation orientés: Arabes, Musulmans, Africains, Noirs font fréquemment les frais de ses pointes assassines Il les a presque toujours dans le collimateur. A coup de sentences débitées sans état d’âme. Avec, en sus, l’air hautain qui sied à la suffisance de monsieur-je-sais-tout.

 

Sa dernière trouvaille fut ni plus ni moins que des allégations mensongères et pour le moins injurieuses à l’endroit des Arabes et des Noirs africains. C’était le 6 mars dans l’émission "Salut les Terriens", présentée par Thierry Ardisson et diffusée en clair sur Canal+. Eric Zemmour y a déclaré tout de go que"les Français issus de l’immigration étaient plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes... C’est un fait".

Timide levée de boucliers en France. Plusieurs journalistes et commentateurs font le mort. Ils n’auraient rien su, rien vu, rien entendu. Toutefois, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) réagit une dizaine de jours après le grave incident. Elle décide de poursuivre en justice Eric Zemmour pour ses propos racistes et insultants. Le président de la Licra, Alain Jakubowicz, l’a annoncé le 16 mars, lors d’un point de presse: "La Licra va poursuivre Eric Zemmour devant le tribunal correctionnel pour les propos qu’il a tenus sur Canal+", a-t-il déclaré tout en estimant que le chroniqueur a "franchi un cran".

Deux jours après, la Licra déplore que M. Zemmour"recycle les vieilles lunes de l’extrême droite". Elle lui a même enjoint de "se souvenir de cette époque pas si lointaine d’avant-guerre où, dans notre pays, pour les tenants de cette rhétorique il ne faisait pas bon s’appeler… Zemmour".

Mais Zemmour, précisément, n’en a cure. Pis, il persiste et signe, se permettant d’élever ses propos injurieux au titre de "vérité". Dans un entretien auParisien, il a dit ne rien regretter tout en réitérant son forfait: “Ce n’est pas un dérapage, c’est une vérité. Je ne dis pas que tous les Noirs et les Arabes sont des délinquants ! Je dis juste qu’ils sont plus contrôlés parce qu’il y a plus de délinquance parmi eux”, a-t-il surenchéri. Belle dialectique, on n’est pas délinquants dans l’ensemble, mais on l’est en majorité!

On tait l’affaire. Le forfait est dissous dans le non-événement. On imagine pourtant le tollé retentissant qu’auraient provoqué des affirmations ou simples allusions sur Zemmour en liaison avec sa provenance ou sa religion. Pour la petite histoire, il faut savoir qu’Eric Zemmour est lui aussi un pur produit de l’immigration. Ses parents, anciens juifs d’Algérie, s’étaient installés en France lors de la guerre de Libération nationale algérienne.

Par ailleurs, M. Zemmour est réputé pour avoir la dégaine facile. Suffit-il de critiquer Israël qu’il crie à hue et à dia à l’"antisémitisme". Hurler avec les loups, il s’y connaît.

Et il sait broder sur certaines vagues ambiantes. Comme cette lame de fond écœurante, fétide, qui tend à ressusciter les vieilles grimaces du rejet et de la peur. Certains brandissent volontiers, un peu partout en Europe, la vieille peur du Sarrazin, du Musulman, de Saladin. La crise économique aidant, les mentalités exaspérées et chauffées à blanc s’abîment dans les méandres de la conscience malheureuse. En rajouter en surfant sur les pulsions instinctives primaires de la xénophobie, de l’islamophobie et de l’ostracisme, procède des facteurs aggravants. Zemmour le sait. Et cela semble bien être le dernier de ses soucis. Vilipender l’Arabe, clouer le Musulman et le Noir au pilori, cela a bon dos. Misère des jours oblige.

Bien souvent, hélas, l’invective, la calomnie et l’anathème deviennent des armes de destruction massive. Et l’insulte est au discours ce que la violence et la torture sont à la politique : la forme primaire de l’exercice du pouvoir. De tout pouvoir, quel qu’il soit. Même celui de l’animateur ou du chroniqueur sur un plateau de télévision.

L’ennui, quoi qu’on dise, demeure l’impunité de certains semeurs de brutales ruptures et de clivages raciaux, religieux et ethniques. Autoproclamés heureux élus, ils se croient tout permis en raison précisément de l’attentisme face à leurs forfaits. L’impunité devient arrogance, arbitraire. Et la loi semble en l’occurrence sinon silencieuse, du moins timide et réticente. Il semble pour le moins étrange que l’on n’ait guère entendu parler de quelque autosaisine par les instances judiciaires appropriées sur l’affaire Zemmour.

Sachant de quoi cela retourne, Eric Zemmour joue davantage la provocation et la surenchère. La liberté du plus fort opprime, la loi protège. Enfin, devrait protéger. 

                                                   

 

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